À l'échelle mondiale, 30 % des jeunes femmes n'ont pas d'emploi, d'éducation ou de formation (NEET). Et dans de nombreux pays du monde, les taux chez les jeunes femmes des zones rurales sont beaucoup plus élevés que ceux de leurs homologues masculins et urbains.
En Afghanistan, le taux de jeunes NEET parmi les femmes rurales atteint près de 70 %, contre 18 % pour les jeunes hommes. Il s'agit d'un écart de plus de 50 points de pourcentage, le plus important parmi les 58 pays pour lesquels il existe des données ILOSTAT à ce niveau de détail.
Le Pakistan, le Guatemala et le Honduras figuraient également parmi les pays présentant les écarts les plus importants entre les sexes, les taux de NEET des jeunes femmes étant supérieurs d'au moins 30 points de pourcentage à ceux des jeunes hommes. Dans le même temps, les écarts entre les jeunes ruraux et urbains étaient plus modestes, avec des différences généralement inférieures à 10 points de pourcentage.
Il est important de tenir compte des écarts entre les sexes dans des indicateurs tels que la proportion de jeunes NEET, car les femmes assument de manière disproportionnée les tâches ménagères telles que la garde des enfants, les soins aux malades et aux personnes âgées, la cuisine, la corvée d'eau et la collecte de bois de chauffage. L'impact est encore plus important pour les femmes rurales qui consacrent plus de temps à ce type d'activités, en particulier dans les zones dépourvues de services publics de base comme l'eau courante et l'électricité.
Un rapport de l'OIT, qui a examiné en profondeur le travail de soins rémunéré et non rémunéré, a constaté des inégalités persistantes entre les sexes et a conclu que les femmes et les filles vivant dans des pays à faible revenu, dans des zones rurales, avec un faible revenu et un faible niveau d'éducation effectuent une part disproportionnée du travail de soins non rémunéré.
La Journée internationale de la femme rurale vise à reconnaître "le rôle et la contribution essentiels des femmes rurales, y compris des femmes autochtones, dans le renforcement du développement agricole et rural, l'amélioration de la sécurité alimentaire et l'éradication de la pauvreté rurale". Cela démontre la nécessité pour la communauté internationale de travailler avec les femmes et les filles pour qu'elles puissent accéder à l'éducation, à la formation et à des emplois décents.
Et si les schémas démographiques évoluent - les projections des Nations unies montrent que la proportion de personnes vivant en milieu rural devrait diminuer dans presque toutes les régions -, 40 % de la population mondiale vivra encore dans des zones rurales en 2030, ce qui souligne la nécessité de mettre en lumière les réalités du marché du travail dans ces régions.
