Des événements sont organisés dans le monde entier pour promouvoir le volontariat, récompenser les volontaires les plus dévoués et inciter les gens à agir pour un avenir meilleur.
Pourtant, de nombreux bénévoles ne participeront pas aux célébrations, car ce qu'ils font n'est pas considéré comme du bénévolat, pas même par eux-mêmes. Il s'agit d'hommes et de femmes de tous âges qui apportent volontairement une aide non rémunérée aux autres, sans être organisés par des ONG, des associations ou d'autres institutions. Ce sont les bons voisins, les amis et même les inconnus prêts à donner un coup de main ; ils sont souvent les premiers à réagir en temps de crise. Dans son cadre statistique, l'OIT les définit comme des volontaires directs. Vous êtes probablement l'un d'entre eux.
Une analyse du programme des Volontaires des Nations Unies (VNU) montre que, dans le monde entier, les volontaires directs effectuent environ 70 % du travail bénévole. Pourtant, dans de nombreux pays, leur travail n'est pas considéré comme une contribution à la société, même si leurs efforts aident les individus à éviter l'exclusion et rendent les communautés plus fortes. L'OIT et le programme VNU ont récemment uni leurs forces pour aider les pays à changer cette perception en augmentant la visibilité des volontaires directs dans les statistiques officielles. Il est essentiel de rendre ces activités importantes visibles pour que les groupes de volontaires aient voix au chapitre lorsqu'il s'agit de concevoir et de mettre en œuvre des politiques de développement, comme le préconise l'Agenda 2030 pour développement durable.
La première étape vers cet objectif a été franchie en 2011, lorsque le manuel du BIT sur la mesure du travail bénévole a été publié. En 2013, les statisticiens du travail ont franchi une autre étape importante en définissant le travail bénévole dans les normes statistiques internationales lors de la 19e CIST.
Dans le cadre d'un projet conjoint initié en 2017, l'OIT et le programme VNU passent à l'étape suivante : développer des outils de mesure pour aider les pays à quantifier le travail volontaire direct. Actuellement, ces outils sont testés en Ukraine et au Sénégal. Les premiers résultats indiquent que les gens font du bénévolat beaucoup plus souvent qu'ils ne le pensent. Les gouvernements se rendent également compte que le volontariat direct est une ressource importante et veulent le rendre visible grâce aux données qu'ils produisent.
Ce changement de perspective est particulièrement nécessaire dans les pays en développement, où le faible accès aux services publics et rémunérés fait que les gens comptent sur l'entraide comme une importante stratégie de subsistance. Sans statistiques complètes sur le travail bénévole au sein des communautés, il est impossible d'évaluer sa contribution à la réduction de la pauvreté et au bien-être et de développer des politiques qui soutiennent, encouragent et exploitent cette ressource.
L'OIT et le programme VNU publieront les nouveaux outils de mesure et des conseils sur leur application dans les enquêtes la main-d’œuvre au cours du premier semestre 2020. Entre-temps, pour aider les pays qui souhaitent mesurer le travail bénévole dans la série de recensements de la population et du logement de 2020, nous avons publié des conseils adaptés à ces recensements.
L'Agenda 2030 appelle chacun d'entre nous à changer le monde, car "nous sommes peut-être la dernière génération à avoir une chance de sauver la planète et l'avenir de l'humanité". L'une des principales contributions des statisticiens consiste à rendre visible l'invisible grâce à des données plus nombreuses et de meilleure qualité. Cela s'applique clairement à l'important travail effectué par les volontaires dans le monde entier.
